Vannier Gilles

Clin d'œil à travers l'objectif

Beau métier…

…que celui d’ ARTISAN BOULANGER.


J’ai toujours eu un lien particulier avec le blé et sa farine.

Enfant, je fabriquais des moulins de carton avec les ailes qui tournaient au vent. J’étais meunier….sans doute l’influence de maître Cornille ! Paysan aussi: je semais le blé dans mes champs qui n’étaient autres que de simples pots de terre. Le matin, avant de partir pour l’école, je faisais le tour du propriétaire et surveillais attentivement la pousse de mes semailles. C’était du sérieux ! Le moment venu, la moisson était réalisée avec une petite faucille.

Aussi, lorsque Thibault s’est mis à faire le pain, tout ce passé a ressurgi en moi et l’envie de suivre la naissance de ce précieux croustillant devint impérieuse.

Il faut avoir vu la force du levain que l’on nourri d’eau et de farine : celle-ci sera digérée dans les heures qui suivent pour donner naissance à cette masse vivante de milliards d’organismes qui serviront à ensemencer la pâte pour réaliser de si bons pains….mais seulement pour qui sait travailler tout cela dans les règles de l’Art. En effet, il faut savoir se mettre au rythme de la croissance de ce levain et non vouloir lui imposer son propre timing.

Plus tard, profiter du plaisir à regarder les bras du pétrin malaxer la pâte, suivre la pousse de cette masse, assister aux gestes précis et gracieux du boulanger qui joue avec la matière, lui donne forme dans une légère brume farineuse, incorpore parfois diverses graines ou fruits qui, au final, apporteront au pain un goût si particulier.

Pour finir, acte sublime, l’artiste signera son œuvre en apposant sa griffe personnelle sur les pâtons avant de les enfourner.

Je sens encore l’odeur du pain cuit tout juste sorti du four, l’intégralité de mes sensibilités olfactives et gustatives en émoi !

Quand je coupe une tranche d’un tel pain, si particulier de nos jours, car authentique, si loin des chaînes robotisées, aseptisées, uniformisées, c’est toujours dans de respect de qui l’aura (ont) fait.

Merci à vous, tous ces Maîtres Boulanger. Si vous n’étiez pas dans votre fournil pour nous offrir au quotidien un tel trésor, notre vie serait amputée d’un plaisir vital.